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Informatique et télecoms

Le pari osé de Bouygues Telecom sur les réseaux fixes

5 Juillet 2014 , Rédigé par Informatelecom Publié dans #Bouygues Telecom, #Free, #Orange

La consolidation du marché français du mobile a échoué pour l'instant. Bouygues prévoit d'investir sur ses réseaux fixes, son maillon faible. Jusqu'à quand ?
 
Bouygues Telecom est parti pour passer la vitesse supérieure dans les réseaux fixes
Bouygues Telecom est parti pour passer la vitesse supérieure dans les réseaux fixes
 
En mettant fin officiellement aux discussions entamées en vue d'un rapprochement avec Bouygues Telecom, Orange n'a fait que confirmer l'option "solo" choisie par la filiale du groupe de BTP. 
Le choix contraint de Bouygues de poursuivre sa stratégie, seul sans alliance, est symbolisé par sa volonté de passer la vitesse supérieure dans les réseaux fixes haut débit (ADSL) et très haut débit (fibre optique).
« Les abonnés aux réseaux fixes sont plus fidèles » a reconnu, dans une forme d'aveu, Olivier Roussat, PDG de l'opérateur, lors de la présentation du futur décodeur de télévision, qui sera lancé en octobre 2014.
C'est aussi et surtout une manière de pallier l'infidélité des clients dans la téléphonie mobile dont Bouygues Telecom est victime. Il a encore perdu 79 000 clients entre fin décembre 2013 et fin mars 2014. Son pari de générer une base de clients ayant souscrits à des forfaits plus chers grâce à la 4G (1,4 million d'abonnés), est loin d'être gagné.
Dans le cadre de son plan de "transformation", Bouygues Telecom reporte donc tous ses espoirs de rebond sur le fixe. Ce virage vise, d'abord, à lui assurer une forme d'indépendance stratégique à l'heure de la convergence entre réseaux fixes et mobiles, au coeur du rapprochement entre SFR et Numericable.
L'investissement dans le fixe, virage stratégique
 
Pour Olivier Roussat (PDG) : "Les clients fixes sont plus fidèles"
 
Sur le front des réseaux ADSL, Bouygues Telecom a prévu de monter en puissance en installant ses propres équipements dans les centraux publics (NRA, noeur de raccordement d'abonnés) de France Télécom pour dégrouper les lignes téléphoniques.
En début d'année 2014, l'opérateur ne disposait d'équipements ADSL de dégroupage en propre, que dans environ 650 sites pour 12 millions de foyers desservis. Pour le reste il dépendait de la location d'équipements auprès d'opérateurs tiers (SFR, Orange,...), une stratégie coûteuse...
Mieux vaut raccorder ses abonnés sur ses propres lignes dégroupées pour contrôler ses coûts, surtout pour des offres triple play à 19,99 euros, grâce auxquelles Bouygues aurait conquis 100 000 nouveaux clients au 1er trimestre 2014.
« Nous avons pour objectif d'atteindre 1500 NRA d'ici fin 2015 » a confirmé Olivier Roussat, PDG de l'opérateur, lors de la présentation de son futur décodeur de télévision sur Internet qui doit être lancé en octobre 2014. L'opérateur élargira ainsi sa base de clientèle dégroupée en ADSL à 18 millions de foyers.
Fort de 2 113 000 abonnés fixes (ADSL et fibre optique), fin mars 2014, ce qui le place encore loin derrière ses grands rivaux Orange, SFR et Free, Bouygues Telecom n'a d'autres choix que d'accélérer l'allure pour se constituer une base de clientèle fixe plus importante.
Le pari de la fibre optique jusqu'au domicile de l'abonné
 
Bouygues Telecom continue d’investir dans un réseau FTTH couvrant 3,3 millions de foyers, surtout en zone très dense
Mais, l'ADSL ne saurait suffire. Bouygues a aussi dévoilé ses ambitions dans la conquête d'abonnés en technologie FTTH (Fiber to the home), pour raccorder les abonnés en fibre optique jusqu'à leur domicile. Il aurait "discrètement" investi 300 millions d’euros depuis 2009 dans son propre réseau fibre.
A ce jour, il prétend disposer d'1,1 million de prises FTTH commercialisables dans les grandes villes. Sa récente offre de box FTTH à 25,99 euros/mois est ainsi disponible à Paris, Lyon, Marseille, Nice, Toulouse et Bordeaux, situées en zone "très denses", selon la définition retenue par l'Arcep.
Bouygues Telecom continue d’investir dans ce réseau FTTH en zone très dense qui desservira à un terme 3,3 millions de foyers (sur 1,1 million déjà servis).
Mais, l'opérateur doit aussi s'attaquer aux zones moyennement denses. Il aura à choisir l'opérateur partenaire pour co-financer le déploiement d'une infrastructure fibre optique FTTH.
Faut-il s'allier avec SFR, Orange ou les deux et sur quelles régions ? Son accord avec Numericable, dont il utilise la technologie de fibre jusqu'en pied d'immeuble, perdurera t-il, une fois la fusion avec SFR entérinée ?
Enfin et surtout, Bouygues Telecom aura t-il les moyens suffisants de son actionnaire pour financer au long cours ses investissements coûteux dans les infrastructures, pour lesquelles il semble enfin mettre les bouchées doubles ?
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