Pas de pilote du numérique dans une entreprise sur trois
D’après le baromètre Idaos Lab, un tiers des entreprises ne confie pas leur transformation numérique à une direction précise au sein de leur organigramme.
Une entreprise sur deux tout à fait convaincue que sa transformation digitale s’impose pour faire face à l’avenir, 91 % qui considère le numérique comme un axe stratégique… et pourtant un tiers d’entre elles n’ont toujours pas identifié dans leur organigramme une direction qui porte leur projet de mutation.
Interrogés pour ce troisième baromètre Idaos Lab, plus de 200 professionnels du digital dressent un constat mitigé de l’appréhension du numérique par leurs organisations (grands groupes et Entreprise de Taille Intermédiaire). Des collaborateurs de la SNCF, Total, Chanel, Meilleure Gestion ou encore 3F ont répondu au questionnaire de l’agence de conseils en stratégie digitale. « Ne pas savoir à qui confier le sujet de la transformation numérique dénote d’un manque de compréhension des enjeux du digital pour sa propre organisation », considère Franck Perrier, le PDG d’Idaos. Dans d’autres entreprises, cette tâche stratégique est prise à bras le corps par la direction générale (par exemple, chez Somfy ), une direction dédiée ( chez l'Oréal ) ou à la direction marketing ( chez Danone ). Très rarement, le directeur du système d’information monte en première ligne.
Mener la transformation numérique d’une entreprise n’est pas une mince affaire. Plus d’un professionnel du sujet sur deux (51%) constate de la résistance à la nouveauté au sein de certaines équipes, métiers ou entités dans son entreprise. Par ailleurs, identifier les priorités pertinentes est une difficulté dans 49 % des sociétés.
Pour l’instant, les objets connectés et les nouveaux usages de partage et de collaboration (crowdsourcing, économie collaborative,…) ne sont pas encore perçus comme très impactant. D’après le baromètre, évoquer le digital en entreprise c’est encore très souvent aborder les médias sociaux. Internet est vu par beaucoup comme une révolution de leur communication externe. Plus de 80 % des sociétés ont investi les médias sociaux et le web pour y travailler leur e-réputation. Pour diffuser leurs messages auprès de leurs clients connectés mais aussi auprès des candidats à l’embauche, les entreprises privilégient quatre plates-formes : Twitter, Facebook, LinkedIn et Youtube. Mais le retour sur investissement de ces initiatives est peu mesuré. Les ventes directement via les réseaux sociaux sont rares, quand bien même 72 % des chefs d’entreprise interrogés l’an dernier par ce même baromètre les voyaient comme un moyen efficace de générer du chiffre d’affaires.
« Les entreprises bougent sous la pression de leurs clients et avec la crainte de se faire ubériser », souligne Franck Perrier en reprenant l’expression utilisée par Maurice Levy, le président du directoire de Publicis, pour décrire la menace qui plane sur les modèles pré-numériques : être dépassé par une jeune société innovante et à l’écoute des clients, comme Uber est en train de prendre de vitesse les centrales de taxi . Dans cette course, la plupart des entreprises ont démarré. Mais certaines n’ont pas de pilote