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Informatique et télecoms

5G : les opérateurs télécoms sont furieux après le veto des aéroports

20 Novembre 2020 , Rédigé par Informatelecom

Les opérateurs télécoms ne décolèrent pas depuis que l'Aviation civile a émis des réserves sur leurs antennes qui pourraient perturber le fonctionnement des avions. SFR menace de ne pas verser les 118 millions d'euros dûs à l'Etat tant que la situation n'est pas résolue.

 

La DGAC redoute que les antennes 5G des opérateurs télécoms ne perturbent les systèmes à bord des avions. (Bloomberg)

La France, première destination touristique mondiale, sera-t-elle privée de 5G dans ses aéroports ? C'est ce que craignent les opérateurs télécoms, furieux depuis que la Direction générale de l'aviation civile (DGAC) a émis des réserves sur les antennes 5G qu'ils comptaient bien « allumer » à proximité des aéroports français dès vendredi.

La DGAC redoute que ces premières antennes 5G (une douzaine au total sont concernées) ne perturbent les systèmes de guidage à l'intérieur des avions. L'aviation civile s'appuie en fait sur un rapport américain d'octobre selon lequel la bande des 3,7-3,9 Gigaghertz utilisable pour la 5G créé un « risque majeur » pour les radioaltimètres des avions qui passent aussi par ces fréquences.

Or selon ce même rapport, ce système est le seul appareil à bord des avions de ligne à pouvoir mesurer leur distance par rapport au sol ou à d'autres obstacles. « Des analyses techniques complémentaires sont en cours pour s'assurer de la compatibilité de ces stations 5G avec les besoins de l'aviation civile » confirme Philippe Barnola, sous directeur à la DGAC.

Théories du complot

Problème, Orange, SFR, Bouygues Telecom et Free ont déjà dépensé presque 3 milliards d'euros pour acheter à l'Etat, en septembre, un gros morceau de spectre sur cette même bande de fréquences. Depuis le 18 novembre, ces fréquences 5G sont même « techniquement » utilisables.

Les opérateurs disent avoir été informés de ce problème en bout de course, après être passés à la caisse et alors que la 5G fait déjà l'objet d'une levée de boucliers de nombreux maires écologistes ou d'ONG. Ils redoutent désormais des retards dans les déploiements 5G.

Certes, la priorité des opérateurs est d'abord de couvrir les centres-villes avant les aéroports. Surtout au moment où le transport aérien est à l'arrêt. SFR, par exemple, a lancé vendredi la 5G à Nice sur 50 % de la ville.

Deux cents aéroports européens au bord de la faillite

A plus long terme, les opérateurs craignent cependant de ne pas pouvoir couvrir des zones plus ou moins larges autour des aéroports. Ce qui dans ce cas pourrait aussi englober les villes à proximité de Roissy ou d'Orly, par exemple.

« Avoir des réserves, c'est légitime, mais 7 % du monde est déjà couvert en 5G. Il n'y a jamais eu le moindre problème avec les avions, s'énerve un opérateur. A la fin, c'est usant. Le risque, avec cette histoire, c'est que les théories du complot sur la 5G ne repartent de plus belle ».

SFR menace de ne pas payer les fréquences

Le bras de fer est monté d'un cran mi-novembre. Lundi 16 novembre, les opérateurs ont écrit à Cédric O, le ministre en charge du Numérique et des Communications électroniques. SFR en particulier frappe fort. Dans le courrier auquel « Les Echos » ont eu accès, l'opérateur menace même de ne pas payer la première tranche qu'il doit à l'Etat (environ 118 millions d'euros) au titre des fréquences, tant que les réserves de la DGAC « n'auront pas été levées ».

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